Analyse spatio-temporelle d’un mouvement scientifique
L’exemple de la géographie théorique et quantitative européenne francophone
Le jury sera composé de :
Denis ECKERT, Directeur de recherche, CNRS (rapporteur)
Olivier MARTIN, Professeur en sociologie, Université Paris Descartes (rapporteur)
Bernadette MÉRENNE-SCHOUMAKER, Professeur, Université de Liège
Olivier ORAIN, Chargé de recherche, CNRS
Denise PUMAIN, Professeur, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (directrice de thèse)
Marie-Claire ROBIC, Directeur de recherche émérite, CNRS (directrice de thèse)
Résumé :
Cette thèse propose l’analyse spatio-temporelle d’un mouvement scientifique au moyen d’une théorie sociologique (Frickel, Gross, 2005), complétée par une approche d’analyse spatiale, combinaison qui fait l’originalité de ce travail. La géographie théorique et quantitative européenne francophone, dont l’évolution temporelle et la configuration spatiale restaient très mal connues, en est l’objet. Elle permet de mettre en perspective les rares auto-analyses qui y sont consacrées.
Deux grands types de matériaux sont mobilisés : archivistique (Répertoire des géographes, revues ou listes de communications à des colloques spécialisés) et mémoriel (sur la base de 58 entretiens semi-directifs). L’analyse de ces corpus combine des méthodes quantitatives (de la théorie des graphes à l’analyse de la spécialisation des unités géographiques) et qualitatives (analyse thématique et sémantique des corpus et des entretiens des acteurs).
Cette investigation a permis de proposer une périodisation du mouvement, articulée autour de trois grands moments : 1. l’émergence, de 1971-72 à 1984, impliquant un faible nombre d’acteurs et de lieux, moment où des chercheurs isolés entrent en interaction, 2. l’âge d’or, de 1985 à la fin des années 1990, marqué par l’existence d’un collectif structuré, reposant sur de nombreuses interactions entre les lieux européens francophones, qui se reproduit et essaime, 3. la généralisation du cœur de connaissances qui s’accompagne d’un déclin de l’identification au mouvement, des années 2000 à nos jours, selon de nombreuses reconfigurations, voyant la disparition de certains pôles historiques.